Faut-il abandonner le CV au profit des compétences ? Pas nécessairement. Le CV est un outil, pas une finalité. Ce qui évolue en 2025, c’est notre façon de recruter : moins linéaire, plus contextualisée, et surtout plus humaine. Ce n’est plus l’un ou l’autre – compétences ou expérience, c’est l’un avec l’autre. Et si on parlait de cohabitation plutôt que d’exclusion ?
Le CV : une base utile, mais qui ne dit pas tout
Le CV permet de comprendre un parcours, d’identifier les étapes clés d’un cheminement professionnel. Il peut rassurer, surtout dans certains secteurs. Mais à lui seul, il ne donne qu’une image partielle du candidat :
- Il ne reflète pas la capacité à apprendre ou à s’adapter ;
- Il reste vulnérable aux biais (âge, origine, scolarité, etc.) ;
- Il ne capte pas le « fit humain » ni l’attitude.
Bref, le CV reste un bon point de départ, mais certainement pas le seul.
Et si on évaluait aussi ce que la personne est capable de faire aujourd’hui ?
Un virage s’amorce : celui d’un recrutement qui mise sur le potentiel, les soft skills, l’intelligence émotionnelle, la collaboration. Bref, sur ce que les gens peuvent apporter maintenant, au-delà de ce qu’ils ont déjà fait.
Voici quelques alternatives concrètes à intégrer au processus :
- Des mises en situation : simulations, études de cas pour évaluer les réactions concrètes ;
- Des tests de résolution de problèmes : pour observer le raisonnement et la créativité ;
- Des références contextuelles : demander à des pairs ou anciens collègues comment la personne travaille en équipe, gère la pression, apprend.
Compétence ou expérience ? Et pourquoi pas les deux.
Recruter en 2025, c’est faire une lecture complète du talent, en combinant plusieurs éléments :
- Le passé : pour comprendre la trajectoire, les acquis ;
- Le présent : pour évaluer la capacité d’agir maintenant dans un nouveau contexte ;
- Le futur : pour anticiper le potentiel d’évolution et d’adaptation.
Les entreprises gagnantes sont celles qui croisent ces trois dimensions. Elles ne cherchent pas le profil parfait, mais le bon équilibre entre savoir, savoir-faire et savoir-être.
Repenser le processus pour recruter mieux, pas plus
Quelques pistes concrètes à explorer :
- Alléger la pondération du CV dans la présélection et inclure une étape d’évaluation des compétences dès le début ;
- Former les recruteurs à la lecture des soft skills et des parcours atypiques ;
- Repenser les offres d’emploi pour mettre en valeur les missions et les attentes plutôt que les prérequis ;
- Inclure les gestionnaires et les équipes dans l’évaluation des capacités « terrain ».
Recruter autrement, ce n’est pas jeter le CV. C’est lui redonner sa juste place dans un processus plus large, plus riche, plus vivant. Miser sur les compétences, c’est aussi ouvrir la porte à des profils inattendus.